Culture Toi #9_

« On dira qu’on s’est rencontré au musée » _

Pour que cette phrase devienne enfin vraie et que vous puissiez briller en société ou en emmenant vos dates se « culturer », voici le nouvel article de la série : « Culture toi ». Chaque mois vous pourrez y retrouver une sélection de 10 expos, histoire d’occuper vos dimanches. (Certains musées sont gratuit les 1er Dimanches de chaque mois pour tous et si vous avez moins de 26 ans, beaucoup sont gratuits tout court). 

 

Instagram symbol free iconAssociation Azzedine Alaïa – Azzedine Alaïa, Collectionneur à partir du 20/01/2020

En 1968, ne se reconnaissant pas dans l’essor du prêt-à-porter naissant, lui qui n’avait fait que servir religieusement le dogme de la cliente, Cristobal Balenciaga décida de fermer sa maison. Une simple annonce à la radio, pas plus joyeuse qu’un avis de décès, informa les fidèles, les amis, les journalistes et toutes les femmes qui avaient pour habitude de se rendre au 10 Avenue George V qu’il n’y aurait plus de collection du maître espagnol. Auparavant, le couturier, dignement, avait pris soin d’organiser la fin d’une maison haute de plusieurs décennies, où pas une des robes, pas un des manteaux qui avaient fait sa gloire n’avait pris une ride1 . Ayant partagé avec sa garde rapprochée, puis son personnel aimé ses intentions, Balenciaga accrocha sa blouse de travail au clou d’un vestiaire2 dont la forme après lui ne serait plus jamais la même. Quelques temps plus tard, Mademoiselle Renée, restée plusieurs décennies à son service en qualité de directrice générale adjointe, s’inquiéta des stocks de tissus et des robes que l’on n’osait pas nommer encore « archives patrimoniales ». Parmi les personnes qu’elle considérait, elle appela un petit homme singulier dont le nom circulait de plus en plus parmi les clientes jalouses : elle fit venir Azzedine Alaïa et l’invita à choisir librement les modèles du maître dans lesquels seuls ses doigts adroits pourraient tailler d’autres apparences. Ce ne fut pas le cas. Le jeune homme fut tant stupéfait par l’agilité des formes, l’architecture des coupes, l’exigence technique de chaque vêtement, qu’il pensa immédiatement qu’il serait sacrilège d’agir ainsi de ciseaux correcteurs. Sans intention spéculative aucune (il n’y avait pas de marché officiel de modes anciennes), Alaïa prit sous son bras les pièces qui se présentaient à lui. Il les déposa à demeure sur des lits de papiers de soie et se jura sa vie entière que pour de tels maîtres de la coupe qui l’avaient précédé, il n’y aurait de mémoire qui flanche.

 

Instagram symbol free iconLe Grand Palais – Greco jusqu’au 10/02/2020

Cette rétrospective est la première grande exposition jamais consacrée en France à ce génie artistique. Né en 1541 en Crète, Domenico Theotokopoulos, dit El Greco, fait son premier apprentissage dans la tradition byzantine avant de parfaire sa formation à Venise puis à Rome.

C’est cependant en Espagne que son art s’épanouit et s’implante durablement à partir de la décennie 1570. Attiré par les mirifiques promesses du chantier de l’Escorial, l’artiste importe dans la péninsule la couleur du Titien, les audaces du Tintoret et la force plastique de Michel-Ange. Cette éloquente synthèse, originale mais cohérente par rapport à sa trajectoire, donne à Greco, mort quatre ans après Caravage, une place particulière dans l’histoire de la peinture : celle du dernier grand maître de la Renaissance et du premier grand peintre du Siècle d’Or.

Ce sont les avant-gardes européennes qui, au tournant des XIXe et XXe siècles, redécouvrent Greco, éblouis par son oeuvre à la fois fougueuse et électrique, inscrivant son nom à côté du leur dans le grand livre naissant de la modernité.

 

Instagram symbol free iconGalerie Dina Vierny – Bob et Marilyn jusqu’au 31/03/2020 

Olivier Lorquin présente à la Galerie Dina Vierny une sélection de photographies réalisées par Jerry Schatzberg (1927, New-York) et Bert Stern (1929-2013, New-York).

Jerry Schatzberg rencontre Bob Dylan en 1965 et commence à le photographier au moment où ce dernier contrarie les adeptes d’un folk pur et dur en électrifiant sa musique. Leur collaboration s’achève en 1967, après l’accident de moto de Dylan.

Dans l’avion qui ramène Bert Stern de Cinecitta à New York où il vient de photographier Elizabeth Taylor sur le tournage de Cléopâtre, il caresse un rêve, photographier Marilyn. Ce rêve va se réaliser. Bert Stern va photographier Marilyn pour Vogue,  le shooting va durer deux jours et une nuit. C’est son chant du cygne, Marilyn meurt un jour avant la sortie de son reportage dans Vogue.

Instagram symbol free iconMusée du Louvre – Le Goût de l’Orient : Georges Marteau collectionneur jusqu’au 03/02/2020

Le legs fait aux musées nationaux par l’ingénieur et héritier de la firme Grimaud Georges Marteau (1851-1916) se situe à la croisée de trois univers : les cartes à jouer, le japonisme et l’art du livre persan. Ce sont aussi trois pans de collection aujourd’hui dispersés entre différentes institutions. Liés à l’itinéraire singulier de leur propriétaire et traduisant l’esprit d’une époque qui s’enthousiasme pour les arts de l’Orient, ils seront réunis le temps de l’exposition au travers d’une sélection d’oeuvres du musée du Louvre, de la Bibliothèque nationale, du musée Guimet et du musée des Arts décoratifs.

 

Instagram symbol free iconCentre Pompidou – Christian Boltanski, faire son temps jusqu’au 16/03/2020 

En quelque cinquante œuvres rythmant le parcours de Christian Boltanski, cette ample traversée de l’œuvre d’une des plus grandes figures de la création de notre temps permet d’en mesurer l’ampleur et l’ambition marquées par son histoire et un demi-siècle de méditations sur la fonction et la parole de l’artiste dans nos sociétés.

Trente-cinq années se sont écoulées depuis la première exposition de Christian Boltanski au Centre Pompidou. Conçue par Boltanski lui-même comme une vaste déambulation au cœur de son œuvre, cette nouvelle exposition se veut moins une rétrospective qu’une suite de séquences marquant les étapes et les métamorphoses de son propos.

 

Pour la première exposition en Europe de l’artiste japonais Akihito Yoshida, la Fisheye Gallery propose de vous faire découvrir The Absence of Two. Un voyage intime au dénouement tragique dans le quotidien de deux âmes sœurs.
Trente ans après le Sentimental Journey de Nobuyoshi Araki, Akihito Yoshida raconte en spectateur la complexité de l’âme humaine et des relations qui tissent notre existence. L’attachement fusionnel des deux personnages de cette histoire résonne en chacun comme un récit mythologique, dans lequel les mots et les actes disent les sentiments les plus forts au cœur d’une famille dans une petite ville rurale du sud du Japon.

 

L’année 2019 marque les 130 ans du musée, qui a gardé l’esprit de jeunesse intrépide et l’âme fraîche qui caractérisaient son fondateur Émile Guimet (1836-1918). Lors de son voyage en Asie, notamment au Japon à la fin de 1876, outre sa quête du bouddhisme et sa visite assidue aux temples, Émile Guimet traque la nouveauté et achète « du contemporain ». Pas une officine de céramiste qui lui échappe, ce qui vaut aujourd’hui au musée une très belle collection de céramiques d’époque Meiji. Suivant la même voie, le musée ouvre ses portes aux artistes d’aujourd’hui et s’attache à représenter toutes les expressions artistiques. 

 

Instagram symbol free iconMaison Européenne de la Photographie – Ursula Schulz-Dornburg jusqu’au 16/02/2020

La MEP présente la première rétrospective en France de l’artiste allemande Ursula Schulz-Dornburg. Depuis plus de cinquante ans, Ursula Schulz-Dornburg explore, à travers son travail, la relation entre l’environnement bâti et le paysage. Souvent attirée par les théâtres de conflits sociaux, politiques et culturels, ou des régions qui revêtent une importance historique, elle met en lumière la façon dont le pouvoir, les conflits, le temps et le déclin perturbent le paysage et le transforment, le marquant pour les décennies à venir.

 

Instagram symbol free icon Centre Culturel Suisse –  Senam Okudzeto jusqu’au 16/02/2020

Senam Okudzeto (*1972, Chicago, de nationalité anglaise, vit et travaille en Suisse) est artiste, théoricienne et fondatrice d’une ONG pour le soutien d’artistes au Ghana (Art in Social Structures). Pour sa première exposition personnelle en France, elle présente une sélection d’œuvres dans une installation qu’elle décrit comme «la plus petite rétrospective de mi-carrière au monde». Ses installations à l’esthétique qu’elle nomme « Afro-Dada » mêlent films, dessins et sculptures et créent des liens narratifs entre les corps, les objets, l’architecture. 

Instagram symbol free icon Musée des Arts Décoratifs – Marche et démarche, une histoire de la chaussure jusqu’au 22/03/2020

L’exposition « Marche et démarche. Une histoire de la chaussure » s’interroge sur le statut de cet accessoire indispensable du quotidien en visitant les différentes façons de marcher, du Moyen Âge à nos jours, tant en Occident que dans les cultures non européennes. Comment femmes, hommes et enfants marchent-t-il à travers le temps, les cultures et les groupes sociaux ? Près de 500 œuvres : chaussures, peintures, photographies, objets d’art, films et publicités, issues de collections publiques et privées françaises et étrangères, proposent une lecture insolite d’une pièce vestimentaire parfois anodine souvent extraordinaire.

 

 

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