Charette Corse _

Voyage d’étude pour le projet de fin du master d’architecture dans le village de Galéria, en Haute-Corse.

Ce village est une porte d’entrée vers la réserve de Scandola et de Girolata où j’ai rencontré lors de mon séjour Pierrette et sa cousine, deux habitantes authentiques de ce petit village à la limite entre mer et montagne.

Ambiguité des espaces _
Dans le village, des pièces urbaines se créent dans le centre historique. Les limites n’y sont pas claires ; privé ou public, l’usage n’est pas clairement défini.

La maison de Pierrette se trouve dans l’un de ces espaces. Elle est toujours amusée de voir des gens s’aventurer, depuis la route principale dans l’espace qui fait face à la fenêtre de sa cuisine. Elle les voit avancer, hésiter, puis passer rapidement en jetant un rapide coup d’oeil.

Percées vers le paysage _
Depuis le centre historique du village, les percées vers le paysage sont comme des fenêtre qui cadrent sur un bout de l’étendu. Le paysage magnifique gravite autour de nous mais ne nous étouffe pas. Parfois, on le découvre au détour d’une rue, d’un interstice.

Chez la cousine de Pierrette _
La cousine de Pierrette ne vit pas à Galéria toute l’année. Elle est parisienne. Son père, qui était berger, est parti de Galéria pour devenir facteur à Paris. Alors, elle revient ici dès qu’elle peut, dans ses quatre petites pièces, en dessous de celles de sa soeur, et en face de la maison de sa cousine. Au moment où je la rencontre, elle est assise sur les marches devant chez elle, entrain de boire un verre d’eau. Elle passe beaucoup de temps assise là, à méditer et à se recharger avant de rentrer à Paris. Elle me raconte l’histoire de son père. M’emmène dans le village pour me montrer dans quelle maison elle est née. M’explique qu’autrefois sa mère et ses amies se rassemblaient autour de la fontaine et me montre une autre maison où sa famille avait deux pièces qu’ils ont échangés contre deux autres pièces, dans une autre maison. D’ailleurs, elle ne parle jamais de son logement, elle ne parle que de pièces.

Depuis sa fenêtre, elle ne voit ni la mer, ni la montagne. Mais ça, ça n’est pas bien grave, parce que tous les soirs, elle descend avec Pierrette jusqu’à la plage, s’assoit sur un banc pour discuter et regarde la coucher du soleil. Elle me montre les murs épais qu’elle estime d’environ 1m d’épaisseur et ajoute que grâce à cela, il ne fait jamais trop chaud, jamais trop froid. Elle me montre alors toutes les niches qui ont été creusées dans les murs afin d’y créer les rangements nécessaire à l’habitation. Puis nous ressortons de la maison pour aller voir la salle de bain qui se trouve sous « ses autres pièces ». Elle la partage avec sa sœur qui vit au dessus. Cela ne les dérange pas de sortir et de croiser des gens quand elles vont se doucher ou se brosser les dents.

L’escalier : pièce maîtresse de l’habitat _
Qu’il s’inscrive dans le paysage ou dans la ville, l’escalier est une figure marquante de Galéria. Dans la ville, il est le plus souvent extérieur aux habitations. Plus bas, on voit Pierrette descendre de sa chambre pour aller dans sa cuisine, ou encore un couple passer de sa cuisine extérieure aux pièces de vie. Peu importe où l’on va, au port, dans le village, dans les anciens jardins suspendus, on se trouve toujours confronté à un escalier. _

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