
Un pull de Noël pour les Galeries Lafayette _
Il y a quelques mois, les Galeries Lafayette m’ont mis au défi de dessiner un pull pour les fêtes de Noël. La mode me passionne depuis toujours, mais c’est la première fois que je me prête à l’exercice du dessin d’un vêtement. Un exercice auquel j’ai pris goût et qui m’a beaucoup amusé. Un exercice pas si différent du processus de dessin d’un projet d’architecture finalement.
Les Galeries Lafayette m’ont totalement fait confiance sur ce projet et m’ont laissé entière carte blanche. Leur seule contrainte : respecter le thème de leurs vitrines de Noël, le rêve.
Ceux qui me connaissent vous diront que rêver, c’est un peu mon passe-temps favori. Je crois que depuis la petite enfance, chacun de mes bulletins a été gravé d’un : « Romain : un peu trop souvent la tête dans les nuages, rêve plus qu’il ne travaille ». Des appréciations qui aujourd’hui m’amusent beaucoup mais qui à l’époque m’ont causé de nombreuses remontrances parentales. Des appréciations qui aujourd’hui pourraient être « Souvent la tête dans les nuages, travaille passionnément parce qu’il rêve ».
Partir du rêve, quelle chouette contrainte ! A peine le sujet m’avait-il été proposé par les Galeries Lafayette que j’empoignais mes crayons et que je laissais mon imagination glisser sur le papier. De la même manière que lorsque je démarre un projet d’architecture, je me suis imprégné de références, d’images, de voyages. Rapidement, je me suis souvenu de mon séjour en Laponie il y a quelques années, des couleurs des paysages, de l’atmosphère du lieu, des émotions que j’ai ressenties en posant le pied sur ce territoire gelé. Une palette de couleurs que je voulais définitivement retrouver dans le dessin de ce pull. J’ai commencé à esquisser plusieurs idées et rapidement je me suis arrêté sur deux modèles que je souhaitais développer davantage. Deux modèles que j’ai travaillés de la même manière, avec un point de vue architectural, jouant sur les proportions et les techniques de graphisme que j’utilise lorsque je produis un document d’architecture.
Je ne vous parlerai dans cet article uniquement de la version que nous avons choisi de réaliser et qui, j’en suis ravi, était celle que je préférais.
Après avoir réalisé mes premiers dessins, j’ai revu les équipes des Galeries Lafayette pour présenter mes idées. Julia Hulshoff-Medar, styliste pour les Galeries depuis 2014, a été, au-delà d’une rencontre extraordinaire, d’une aide précieuse ! C’est avec elle que j’ai le plus travaillé sur le projet, c’est elle qui m’a accompagné, soutenu et qui m’a permis d’améliorer mes dessins. Elle m’a montré toutes les techniques de tricot que l’on pouvait utiliser car qui dit pull de Noël, dit pull en laine. Elle m’a expliqué en détail toutes les solutions techniques possibles pour la réalisation de ce pull que je voulais dans un assemblage de plusieurs types de côtes. J’ai alors pu le dessiner plus précisément en le modélisant sur un des logiciels que j’utilise quotidiennement dans mon métier d’architecte, Autocad, habituellement destiné au dessin de plans. Grâce à cette modélisation numérique, Julia a pu réaliser une fiche technique du pull qui a alors été envoyée à l’usine de production.
Est arrivé ensuite le moment de recevoir le premier prototype, de faire les premiers essayages et d’envoyer les premières indications et modifications à l’usine. Une manche un peu plus courte, un col un peu plus serré, des couleurs modifiées : tout a été minutieusement repris pour que le pull corresponde à ce que j’avais en tête.

Pour la coupe, je me suis inspiré d’un modèle que ma mère portait plus jeune et que j’avais vu sur de nombreuses photos. Une coupe que je voulais volontairement un peu « large » afin qu’il puisse être porté autant par des femmes que par des hommes (et qu’ils ne nous donnent pas mauvaise conscience après les excès des fêtes), aux épaules tombantes, à la longueur du buste courte et au col épais rappelant définitivement les coupes vintages.
Le dessin quant à lui, a été une représentation d’un paysage Lapon resté ancré dans mon imaginaire. Déformation professionnelle oblige, c’est sous forme d’un « vitrail » très géométrique qu’il s’est formalisé. Le jeu de lignes et d’assemblage des différents parties en laines a quand à lui été une représentation de mon travail graphique : lorsque je réalise un dessin d’architecture, j’aime jouer avec des textures hachurées qui prennent vie lorsqu’elles sont orientées différemment. Évidemment, ce pull se devait d’être bleu : une couleur qui m’accompagne et me porte bonheur depuis bien longtemps. Un jour je vous raconterai l’histoire de ma relation au bleu, l’histoire d’une robe, de ma mère et de mon amour infini pour elle.
Après avoir fait tous les retours nécessaires à l’usine suite aux différents prototypes envoyés, a eu enfin lieu le moment de la rencontre avec la pièce finale. Quelle satisfaction de voir cousu à l’intérieur une étiquette qui scelle cette belle collaboration : Romain Costa_ X Les Galeries Lafayette.
Quel meilleur décor que Svalbard, l’une de mes plus belles rencontres avec un pays pour réaliser les photos que je vous présente dans cet article ? Vous pouvez retrouver les liens de mes articles Svalbard ici (en janvier 2017) et ici (en août 2018). Sur la photo je porte un pull en Taille M.
Dans mon travail, réaliser des projets qui me stimulent et qui titillent ma créativité est une chose primordiale. Les réaliser, entouré des personnes bienveillantes, compétentes et autant passionnées que moi par leur métier est tout aussi important. Je profite de cet article pour remercier chaleureusement toute l’équipe des Galeries Lafayette qui m’a soutenu dans ce projet et m’a fait confiance : Camille, Joanne, Anne-Sophie, Julia, David, Marie, Éloïse, et tant d’autres.
Où trouver le pull _
- Paris Haussman
- Sur l’Eshop : ICI
- Au BHV
Prix : 99,99€
Retrouvez toutes les photos sur instagram en suivant ce hashtag : #romaincostaXgalerieslafayette_