L’idéale Bibli #5_

Depuis toujours, les livres me fascinent et m’intriguent. Avant même de commencer mes études d’architecture, j’ai commencé à me constituer une bibliothèque idéale. Depuis je ne cesse de l’agrémenter, d’où mon désir à travers cette nouvelle série d’articles « l’idéale bibli », de partager avec vous une sélection des ouvrages qui pourraient vous inspirer. Rendez-vous chaque mois mois pour découvrir mes coups de coeur, qu’ils soient archi, mode, design ou voyage. 

 

Alcools de Guillaume Apollinaire – Editions des Saints Pères / 1000 exemplaires numérotés / 170€ 

Le livre se compose de manuscrits rassemblés autour du premier jeu d’épreuves corrigées, offrant une immersion totale dans la généalogie de l’écriture, dans le chaos plein de vie, dans l’hétérogénéité point si désordonnée qu’il y paraît, d’Apollinaire. Le recueil Alcools, paru en 1913 au Mercure de France, est le fruit d’une quinzaine d’années de travail et d’une longue maturation : Apollinaire a sélectionné soigneusement ses textes, parmi plus de 250 poèmes rédigés entre 1898 et 1913.

Un ouvrage magnifique qui se découvre avec le temps. Parcourir un livre des éditions Saint Pères c’est une expérience sensorielle : le papier crème est épais, l’impression est fine, les annotations des auteurs sont authentiques. Plus qu’un livre, c’est un bel objet, un must-have pour tous les amateurs de beaux mots. 

 

Kenzo Takada – Editions du Chêne / 560 pages / 49, 90€

Avec des documents d’époque dont des inédits  (photographies, lettres manuscrites, photos de défilés) et plus de 300 dessins de mode issus de la collection privée du créateur, le livre retrace plus de 40 ans de création. Au fil des pages, superbement illustrées, l’auteure, amie intime de longue date, dévoile toute la carrière du célèbre styliste, soulignant l’évolution d’une griffe devenue culte (colorée, ethnique, nomade) et l’extravagance des défilés. Dans un reportage photographique jamais publié à ce jour, consacré à la création d’une robe de mariée, elle révèle également des moments plus intimes, quand l’homme, élégant, courtois, festif – mais pas mondain –, se retrouve dans l’atelier face à une toile, un tissu, un ruban, un cahier de croquis, un geste, un mannequin à revêtir…

Kenzo est un des stylistes qui me fascinent le plus, véritable surdoué de la mode. Cet ouvrage qui se compose presque entièrement de dessins pleine page est un bon moyen d’entrer dans son univers et de comprendre sa vision. 

 

Clay – Editions Thames and Hudson / 256 pages / 68€

L’un des plus anciens métiers d’art, la poterie connait une renaissance avec un désir renouvelé pour des pièces uniques et un respect pour les imperfections associées à la marque du fabriquant. Des oeuvres fonctionnelles aux oeuvres décoratives et sculpturales repoussant les limites de l’artisanat, Clay: Contemporary Ceramic Artisans offre un aperçu de la vie et des pratiques de plus de 50 ateliers de poterie à travers le monde. 

J’aime la céramique depuis longtemps et ceux qui en font un véritable art m’impressionnent. Après en avoir fait pendant quelques temps, je crois qu’ils m’impressionnent d’avantage ! Ce livre est un bon moyen de faire un tour des céramistes les plus en vogue du moment. 

 

Leçon du Thoronet, le mur oublié – Editions du Patrimoine / 120 pages / Sur Amazon

L’architecte suisse Luigi Snozzi, pose son regard sur l’abbaye du Thoronet : « En d’autres mots: un chef-d’oeuvre. Une oeuvre qui s’oppose et met en évidence la pauvreté du monde bruyant de l’architecture actuelle, en continuelle recherche de l’originalité à tout prix, de l’extravagance, de l’éphémère. »

En troisième année d’architecture, j’ai découvert cet architecte à travers son travail de villa. Dès lors, je n’ai cessé d’être inspiré par son travail et par la relation forte qu’il donne au dedans/dehors, au cadrage et au travail de la lumière naturelle. 

 

Affichistes ! – Editions Alternatives / 520 pages / 25€

Ce livre est un portrait de Michel Bouvet sous la forme d’un récit qui entrelace une double trajectoire : un itinéraire professionnel d’exception, ici abondamment illustré, qui fait de cet artiste depuis trente ans un des graphistes français les plus reconnus dans le monde, et une histoire personnelle reprise jusqu’à ses origines vers une enfance et une adolescence marquées par de tragiques révélations sur fond d’Histoire.
Cet ouvrage dessine un portrait à facettes de Michel Bouvet en graphiste, commissaire d’expositions, metteur en scène d’événements internationaux autour du graphisme, enseignant et pédagogue. Un portrait oui, sans doute, non pas à la manière des peintres un Douanier Rousseau qui fait la part belle à l’imagination et place son sujet dans un environnement luxuriant : ici, ce sera l’atelier, la classe, le livre, la galerie, le musée ou tout simplement le monde, pour lequel Michel Bouvet a toujours ressenti un appétit vorace qui a été nourri à profusion sans jamais éprouver la satiété.

Un livre aux allures de journal de bord : les textes semblent tapés à la machine à écrire entrecoupés de collage, de photos, d’annotations. 

L’Architecture moderne – Editions Thames & Hudson / 424 pages / £12,95 / Anglais

Depuis sa première édition en langue anglaise en 1980, L’Architecture moderne – Une histoire critique est devenu un classique incontesté. L’ouvrage de Kenneth Frampton, historien de l’architecture internationalement reconnu, mêle en effet le ton pédagogique et accessible d’un enseignant invité dans les universités et écoles d’architecture les plus prestigieuses du monde et le point de vue d’un chercheur et critique profondément engagé dans les débats de son temps. La revue Architectural Design a ainsi salué son livre comme  » l’un des plus importants sur l’architecture moderne « . L’auteur retrace les origines tant culturelles qu’urbaines et techniques de l’architecture moderne en remontant jusqu’au tout début du XIXe siècle. 
 
J’ai lu cette ouvrage au cours de ma 4ème année d’architecture et je ne peux que conseiller à tous les amateurs d’architecture de se le procurer ! Il y a quelques année, l’ouvrage était encore tiré en français mais à moins que vous y mettiez le prix (entre 100 et 200€), c’est dans la langue de Shakespeare. 
 
 
 
 

L’ornement est un crime, Architecture du mouvement moderne – Editions Phaidon / 224 pages / 39,95€

Le premier ouvrage à la gloire de l’architecture moderniste des années 1920 à nos jours.

L’ornement est un crime célèbre et réexamine l’architecture moderniste d’un œil nouveau. Le modernisme n’y est plus cantonné dans sa définition traditionnelle : il existe dans les œuvres emblématiques du Mouvement moderne (Le Corbusier, Mies van der Rohe, Walter Gropius) comme dans les édifices conçus par quelques-uns des meilleurs architectes du XXIe siècle. Cet ouvrage, véritable manifeste visuel, met en lumière l’importance décisive de cette grande tendance architecturale.

Si vous me suivez sur mon Instagram, vous avez dû remarquer que je suis passionné par l’architecture moderne. Un ouvrage qui m’inspire très souvent pour prendre des photos, peut être que vous serez vous aussi semble aux édifices au forme stricte et aux matériaux bruts. 

 

Aires Mateus – Editions El Croquis / 536 pages / 96,15€ (sans TVA) 

Manuel et Francisco Aires Mateus sont nés à Lisbonne en 1963 et 1964 et sont diplômés de la faculté d’architecture / U.T.L avec une année de différence, respectivement en 1986 et 1987. Ils collaborent dans le studio de l’architecte Gonçalo Byrne depuis 1983 et ont commencé à développer leurs propres projets en 1988, lorsqu’ils se sont établis en tant que bureau Aires Mateus de manière indépendante, même s’ils étaient basés dans le studio de Gonçalo Byrne pendant les premières années.

La croissance de leur travail les a obligés à trouver un espace plus grand et plus autonome. Depuis lors, l’ampleur et le nombre de projets ont augmenté après qu’ils aient remporté plusieurs prix nationaux et internationaux. Ils ont été invités en tant que conférenciers et professeurs dans diverses institutions, telles que la Graduate School of Design de Harvard, l’Accademia di Architetura de Mendrisio et d’autres facultés d’architecture au Portugal. Actuellement, la pratique est partagée entre deux études basées à Lisbonne et dans diverses collaborations avec des bureaux locaux pour des projets internationaux.

Aires Mateus font parti des architectes contemporains que j’aime le plus. Leur travail, pur, simple, élégant, efficace est une grande source d’inspiration. Cet ouvrage qui mêle des plans aux tracés fins et détaillés, des photos de maquettes, des photos de réalisation et de croquis en font un des livres les plus complets sur l’ensemble de leur travail. Si vous le parcourez, vous pourrez ainsi découvrir l’un des projets que je connais le mieux d’eux : une école d’architecture en Belgique, mon école d’architecture. Malheureusement pour moi, l’école a migré dans ce nouveau lieu à la fin de la cinquième année. Je n’ai donc eu l’occasion d’y retourner qu’en tant qu’ancien élève…

R_

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