
« On dira qu’on s’est rencontré au musée » _
Pour que cette phrase devienne enfin vraie et que vous puissiez briller en société ou en emmenant vos dates se « culturer », voici le nouvel article de la série : « Culture toi ». Chaque mois vous pourrez y retrouver une sélection de 10 expos, histoire d’occuper vos dimanches. (Certains musées sont gratuit les 1er Dimanches de chaque mois pour tous et si vous avez moins de 26 ans, beaucoup sont gratuits tout court).
Palais de Tokyo – Franck Scurti Less is more, jusqu’au 12/05/2019
Avec ce projet inédit, Franck Scurti prolonge sa promenade dans l’histoire de l’art et les signes du quotidien. Après avoir abordé la crise sociale et économique dans un ensemble de sculptures faisant référence aux Mangeurs de Pomme de Terre de Van Gogh (The Potatoes Eaters, 2018), créé un remake avec des déchets du célèbre Cri D’Edvard Munch (Le Cri, 2011), l’artiste revisite ici le Christ Jaune de Paul Gauguin. Si ces figures intéressent Franck Scurti c’est que, de leurs temps, elles s’évertuèrent à remplacer la froideur positiviste de l’impressionnisme par un humanisme nouveau. Transition que l’artiste trouve salutaire et active dans le contexte actuel.
L’environnement qu’il a produit pour le «Païpe», se conçoit aussi comme un tableau en trois dimensions que le visiteur est invité à arpenter. Il s’organise autour d’un pied de chaise retourné à 90°, aux allures christique. Au sol, sa carcasse démembrée produit une onde de choc qui se répercute sur la totalité de l’espace. Le mur du fond, courbe, sera entièrement tapissé d’un motif sérigraphié produit à partir d’un sac à baguette de pain que l’artiste a trouvé. Ce pattern éminemment connoté – la multiplication des pains – s’estompera progressivement jusqu’à sa quasi disparition.
Centre Pompidou – Isidore Isou jusqu’au 20/05/2019 (gratuit le 1er dimanche de chaque mois)
Les concepts inventés par Isou sont nombreux et souvent précurseurs : il annonce indubitablement par son œuvre et sa pensée certaines grandes inflexions de l’histoire de l’art. L’« hypergraphie », la « méca-esthétique », l’« art infinitésimal » ou le « cadre supertemporel » correspondent ainsi à des pratiques essentielles dans l’art de la seconde moitié du 20e siècle. La prescience d’Isou se manifeste également dans d’autres domaines : la place cruciale qu’il accorde à la jeunesse dans sa théorie politique trouvera un écho certain dans la pensée situationniste comme dans les revendications de mai 1968. Construite autour des archives récemment acquises par le Centre Pompidou, l’exposition tente de rendre compte de la richesse de cette œuvre résolument hors norme.
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac – Anting Anting, l’âme secrète des Philippins jusqu’au 26/06/2019 (gratuit le 1er dimanche de chaque mois)
Les Anting-Anting sont des talismans : médaillons en laiton, cuivre, bois ou os, il s’agit d’objets naturels qui sont portés près du corps et qui protègent la personne qui les porte, la rendent invincible – notamment aux blessures par balles –, lui procurent richesse, amour et romantisme, et lui confèrent un pouvoir mystique.
Ces objets sont le produit d’un mélange syncrétique de croyances animistes précoloniales, de catholicisme populaire et de tradition cabalistique et maçonnique. Sources de force et de pouvoir, ils ont figuré en bonne place pendant la Révolution philippine de 1898, ainsi que lors des révoltes millénaristes et paysannes. Jusqu’à ce jour, ils sont portés par les policiers, les soldats et les membres des cultes secrets comme moyen de protection.
Fondation Arp (Clamart) – Jean Arp, François Weil, entre les lignes du temps jusqu’au 30/06/2019
Dans cette exposition, François Weil montre quarante ans de sculptures. Portées, suspendues, juxtaposées au moyen du métal, les pierres se transforment en de singulières mécaniques, rarement immobiles, vouées à fabriquer du songe : petites pierres montées sur ressorts et prêtes à se propulser dans les airs, plaques de laves animées par le vent, instruments de musiques pulmonaires, curieux œufs desquels émergent des mondes anciens, blocs petits ou monumentaux posés sur des axes ou des roulements mécaniques. L’artiste défie les lois de la pesanteur et du mouvement qui semblent ne plus avoir d’emprise sur les pierres. Si elles y sont invitées, celles-ci tournent, s’animent et dansent autour d’axes invisibles. Sculptures mobiles qui, à l’image du Berger des Nuages de Jean Arp, ont vocation à s’envoler dans le ciel.
Musée Rodin (Meudon) – Atelier des Antiques, collection permanente
Depuis 1893 et son installation à Meudon, Rodin achète de grands marbres gréco-romains ainsi que des sculptures égyptiennes ou médiévales. Sa boulimie de collectionneur le contraint, en 1900, à imaginer un nouvel espace pour les protéger, les étudier et les montrer à ses visiteurs. Il fait alors construire un bâtiment orné d’un fronton à « l’antique », accueillant la lumière par de hautes baies cintrées. Il reprend l’architecture d’un atelier de sculpteur, avec un escalier, une mezzanine de rangement à miniveau et une galerie d’observation. Les antiques sont présentés dans l’esprit de l’atelier, sur des palettes, des sellettes ou de simples socles habillés de tissu. La présence de ce lieu, en miroir de l’oeuvre exposée dans le pavillon de l’Alma, est l’expression de l’admiration de Rodin pour les maîtres du passé.
Le travail de Lauren Huret repose sur la notion de secret, sur un quelque chose à découvrir. Ces dernières années, elle s’est intéressée aux croyances, mythes, idées et fantasmes qui naissent dans les zones d’ombre que projette l’amoncellement de nouvelles technologies.
Pour sa première exposition personnelle en France, Lauren Huret se penche s ur un aspect particulièrement invisible d’Internet : l’effacement d’images qui, paradoxalement, laisse des traces. Pour gérer le flux d’images qui se déversent sans cesse sur leurs plateformes, Facebook ou Instagram font appel à des entreprises de sous-traitance qui emploient des centaines de milliers de personnes dont la profession, modérateur, consiste à trier et censurer ces contenus. Exposés à des dizaines de milliers d’images traumatisantes chaque jour, soumis à des conditions de travail effrayantes, les modérateurs de contenu — qui travaillent principalement à Manille, aux Philippines — n’ont accès à aucun support psychologique et sont tenus au silence par des rapports obscurs liés à la sous-traitance. Lauren Huret aborde ce travail méconnu. Avec son concept d’« image maudite », l’artiste interroge les conséquences psychiques et physiques de ce travail, ainsi que ses effets à long terme pour nos sociétés.
À l’occasion des 50 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune, cette exposition dévoile les relations que l’homme entretient avec cet astre.
De l’exploration scientifique à la création artistique, l’exposition invite à une promenade à travers les oeuvres d’art et les objets qui ont incarné les innombrables visions et sentiments que la lune a inspirés.
Observable par chacun de nous à l’oeil nu, discrète et omniprésente à la fois, la Lune nous interroge depuis toujours. Les avancées de la connaissance accomplies depuis le XVIIe siècle ont permis aux hommes de l’observer et même de la conquérir.
Pourtant, cela ne semble pas avoir changé fondamentalement nos rapports avec elle. L’astre conserve son aura et son pouvoir de fascination. Elle continue de nous interroger sur nous-mêmes, à la façon d’un miroir.
La Lune nous invite au rêve et à la contemplation au Grand Palais, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, avec des oeuvres essentiellement produites en Europe mais venant aussi des civilisations africaines, arabes et extrême-orientales. Vous découvrirez également des instruments scientifiques témoignant de la recherche des connaissances sur l’astre.
Le Grand Palais – Rouge jusqu’au 01/07/2019
L’exposition Rouge. Art et utopie au pays des Soviets présente un ensemble de plus de 400 œuvres conçues dans un contexte social et politique particulier. Son parcours chronologique commence en 1917 avec la révolution d’Octobre et se termine en 1953, année de la mort de Staline.
Elle interroge la manière dont le projet de société communiste a engendré des formes d’art spécifiques. Des années 1920, marquées par un grand nombre de propositions d’avant-garde, aux années 1930 qui voient l’affirmation d’un dogme esthétique, le parcours aborde tous les domaines des arts visuels : peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma, design, arts graphiques avec des œuvres, pour la plupart jamais montrées en France.
Les artistes tels que Rodtchenko, Malevitch, Klutsis … ont voulu accompagner par leurs œuvres l’édification du socialisme et contribuer à la transformation du mode de vie des masses. C’est cette histoire, ses tensions, ses élans comme ses revirements que relate l’exposition en posant la question d’une possible politisation des arts.
Musée d’Art Moderne de la ville de Paris – Almost Human jusqu’au 14/07/2019
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente la première rétrospective en France de Thomas Houseago. Figure majeure de la scène artistique internationale, Thomas Houseago est un sculpteur et peintre né à Leeds (Royaume-Uni) en 1972. Il vit et travaille à Los Angeles depuis 2003, et son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques et privées. Utilisant des matériaux comme le bois, le plâtre, le fer ou le bronze, il s’inscrit dans la lignée de sculpteurs qui, de Henry Moore à Georg Baselitz et Bruce Nauman, se concentrent sur une représentation de la figure humaine dans l’espace.
Galerie Perrotin – Vitality, jusqu’au 11/05/2019
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